Les matières organiques représentent environ 30% des poubelles d’un ménage (hors déchets verts du jardin). Mais pour ces déchets, il existe une solution : le compostage.
Le compostage : définition
Le compostage est une fermentation naturelle en présence d’oxygène qui permet de transformer des déchets organiques en un produit riche en humus sans mauvaises odeurs.
Cette transformation est effectuée par :
- Des bactéries aérobies : elles sont à l’origine de la montée en température. Actives entre 5°C et 60]C, elles ont besoin d’humidité (50 à 70%). Leur prolifération est rapide. Elles digèrent les sucres rapides.
- Des champignons : ils sont à l’origine de la création d’humus (avec l’aide de ses acolytes cités précédemment), ils sont les seuls à attaquer la lignine. Actifs entre 0°C et 35°C, ceux-ci ont besoin d’humidité (mais moins que les bactéries). Ils se développent vite, une fois la phase chaude passée.
- Toute une microfaune : vers de fumier (eiseniae), acariens, collemboles, cloportes, larves de cétoine…qui viendront coloniser le composteur une fois la phase chaude passée
Comment faire du compost ?
En vrac au fond du jardin ou dans un composteur, cela importe peu. Ce qui compte c’est la méthode.
On associe des déchets secs et humides :
- Les déchets humides (gazon, déchets de cuisine,…) apportent l’eau nécessaire aux bactéries
- Les déchets secs (feuilles mortes, branches coupées, sciure, paille, carton,…) créent des vides où subsiste de l’air. Ils favorisent un bon drainage.
Généralement, pour simplifier on parle de vert et de brun.
- Le VERT, riche en eau et souvent en azote, fermente spontanément
- Le BRUN, plus sec, riche en carbone, va donner une bonne structure aérée et fournir les précurseurs de l’humus
Composter c’est associer des éléments verts et bruns dans la proportion moyenne de :
50% de VERT / 50% de BRUN
Deux risques à éviter :
- L’excès de vert, surtout en couches épaisses : tassement, manque d’air, putréfaction, mauvaises odeurs
- L’excès de brun, surtout mis à sec : formation de grandes poches d’air, dessèchement, fossilisation du compost.
Le compostage favorise la formation d’humus, provenant de la restructuration de la lignine (brun), grâce à la fourniture complémentaire d’azote (vert). Tout est présent sur les matériaux à composter sur place : micro-organismes, air, eau et matière organique. Pas besoin d’activateur.
Quels déchets peut-on composter ?
EN CUISINE :
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- Fruits et légumes abîmés, crus ou cuits
- Épluchures sans distinction
- Marc de café avec filtre et sachets de thé
- Papier, mouchoirs, essuie-tout, sac kraft
- Restes de repas, croûtes de fromage
- Coquilles (noix, noisettes,…), noyaux (cerises, olives, mangues, pêches,…)
AU JARDIN :
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- Herbes indésirables issues du nettoyage du jardin, sans rhizome, ni graine
- Matières issues du potager, découpées en morceaux d’une vingtaine de centimètres
- Fleurs fanées, sans graine formées, en morceaux
EN CUISINE :
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- Oeufs, coquilles des crustacés, ils représentent un apport en calcaire et calcium. Les broyer permet une meilleure insertion dans le compost. Éviter cependant les coquilles d’huitres, trop dures.Agrumes (voir ci-dessous), oignons
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- Serviettes en papier, morceaux de tissus (coton, laine, lin)
AU JARDIN :
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- Tontes de gazon : uniquement en mélange avec des matériaux bruns structurants (feuilles, broyat de branches,…).
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- Tailles de haies : fragmenter au sécateur, à la tondeuse ou au broyeur sinon décomposition trop lente conduisant à un compost très hétérogène. L’apport de broyat de conifères ne pose aucun problème au compostage.
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- Sciure et copeaux : très pauvre en azote, à composter seulement si l’on dispose de beaucoup de vert (tonte par exemple). Attention aux bois traités, composites et exotiques.
Focus sur la peau des agrumes : Elle contient des huiles essentielles bactéricides, notamment à base de limonène. Ceci explique leur résistance au compostage, mais si le tas est de taille importante et chauffe beaucoup, rien ne résiste aux bactéries. En revanche, on évitera d’en mettre plus d’une couche dans un composteur domestique et pas du tout dans un lombricomposteur d’appartement.
EN CUISINE :
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- Restes de viande, de poisson : dans un compost déjà en route, l’enfouir de quelques centimètres au centre du composteur. Couvrir de brun.
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- Pain : la moisissure du pain (penicillium) est un bactéricide très connu des parents de la médecine moderne. Tranches, rondelles, tartines, morceaux, quignons…sans problème, mais pas de baguette entière.
AU JARDIN :
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- Plantes indésirables à rhizome et en graine : à glisser dans le centre du compost pour que la dénaturation par la chaleur et l’activité bactérienne soit maximale. On peut les laisser sécher quelques jours aux préalables, c’est encore plus efficace.
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- Chiendent : tenace malgré plusieurs mois dans le tas de compost. Faites le sécher au soleil et laissez le se décomposer dans un coin.
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- Vielle terre des pots : souvent pauvre et stérile. En l’ajoutant, on ne fait que diluer le compost.
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- Cendre : inutile et potentiellement problématique. Une poignée de temps en temps, permet d’apporter un peu de potassium au compost fini.